Biographie
Eugenio Foz est né à Barcelone, le 31 juillet 1923. Obligé de quitter l’école en 1936, il commence à travailler à l'imprimerie de son père. Mais à treize ans, il sait déjà qu'il veut devenir peintre. En 1939, il s’inscrit à l'Ecole Massana, à Barcelone. Il y apprend la peinture à l'œuf, la technique du retable, la peinture aux émaux et la peinture à l'huile. Ses professeurs l’encouragent vivement à continuer dans cette voie. En 1946, après son service militaire, Foz décide de passer clandestinement la frontière avec un ami, le peintre Ismael Balanya. Tous deux se rendent à Paris, où ils sont accueillis comme réfugiés politiques. Là, il entre aux Beaux-Arts et étudie la peinture à la fresque pendant un an (1947-1948). En 1950, on lui propose d'envoyer 16 de ses peintures à Caracas (Venezuela) pour une exposition. Il ne reverra jamais ces toiles dont il gardera le regret d’avoir perdu la trace.
De 1948 à 1968, pendant vingt ans, Eugenio Foz travaille pour la presse, l'édition, l'audiovisuel et la publicité. Il fait régulièrement des bandes dessinées pour les quotidiens "France Soir" (Le crime ne paye pas, Chéri-Bibi), et "Paris-Jour" (Le Marquis de Villemer et Lucile), et pour l’hebdomadaire "Ce Soir" " (La vie de Marie Stuart et La vie de Georges Sand). Dans la même période, il réalise pour l’édition des illustrations des œuvres de Balzac, Flaubert, Rousseau, Lorca et Laclos. Engagé par le décorateur Jean Clamens, il participe aussi à la création de stands publicitaires et à la décoration de boutiques et d'appartements. En 1968, la « Discovision » lui commande un montage audiovisuel pour lequel il réalise 150 gouaches sur la Passion de Jésus-Christ.
A partir de 1960, Eugenio Foz se lance dans le théâtre, qui toute sa vie, aura été sa deuxième passion.
De 1960 à 1975, il crée un grand nombre de décors et de costumes pour des pièces aussi bien contemporaines que classiques, à Avignon et à Paris, aux théâtres de la Huchette, de Plaisance, de Lutèce, de la Comédie de Paris et de l'Alliance Française... Il collabore, entre autres, avec l’écrivain Jean Delpierres, et les metteurs en scène Serge Ligier et Jean-Louis Bihoreau. En 1969, il obtient le Trophée au Festival de Barcelone pour les décors et costumes d'Esther de Racine, mis en scène par Serge Ligier.
1975 marque un tournant dans la vie du peintre qui décide désormais de se consacrer exclusivement à son art. Abandonnant toutes ses autres activités, il s’enferme dans son atelier de dix à quinze heures par jour. Dès 1980, il expose dans de nombreuses galeries parisiennes : Galerie de la Mandragore, Galerie de Chevreuse, Cercle Saint Louis, Galerie Jean Camion, Galerie Fay, Galerie du Montparnasse…
Ses toiles sont présentées dans plusieurs salons : Salon des Indépendants, Salon de l’Académie de Lutèce, Salon d’Automne. Il obtient la Médaille de Bronze au salon des Artistes Français en 1980 et le Prix international d'Art Contemporain de Monte-Carlo en 1984.
En 1988, un collectionneur américain lui achète une quarantaine de tableaux qui sont exposés à la galerie Olivia, à Newport Beach (Californie).
Amoureux de la mer, il se rend régulièrement sur les côtes de Normandie, notamment dans la petite ville de Saint-Aubin sur Mer, dans le Calvados, où une exposition est organisée en 1997, par l’office du tourisme.
En 1992, sa rencontre avec Jean-Luc Jeener, directeur du Théâtre du Nord-Ouest, l’amène à renouer avec le théâtre. Jusqu’à la fin de sa vie, il collaborera à plusieurs spectacles (décors, affiches, costumes) mis en scène par Edith Garraud, sa compagne.
En 2013, une dernière exposition a lieu à la Galerie du Montparnasse. Il tombe malade peu de temps après et meurt à Paris, le 9 juin 2014.
Le Service Culturel du XIVème arrondissement de Paris, où il a vécu plus de quarante ans, a décidé de lui rendre hommage en programmant une exposition rétrospective de l’ensemble de son œuvre, dans cette même galerie, en janvier 2016.